À l’heure où le marché du travail est de plus en plus féroce et compétitif, où la main d’oeuvre pour certains secteurs se fait de plus en plus rare; nous remarquons que les entreprises se préoccupent de plus en plus de la transmission des savoirs avec lesquels partent leurs anciens employés. Comment s’assurer que ces connaissances et habiletés restent dans l’entreprise? Qu’elles sont transférées aux nouveaux employés? Comment le faire d’une façon harmonieuse, d’une façon naturelle, dans le quotidien, dans l’action?
Présentement, êtes-vous affectés par la pénurie (ou la rareté) de main-d’oeuvre? Avez-vous vu des changements dans les derniers mois? Les dernières années? Quels sont vos postes clés? Quels sont vos postes à risque? Beaucoup de questions à se poser…et à se poser tout de suite! Eh oui, certains secteurs sont déjà affectés depuis quelques années et cela ne va pas en s’améliorant. Cette pénurie exerce une pression considérable sur les entreprises et affecte autant la productivité que la compétitivité.
Les nouveaux enjeux ainsi créés doivent amener les entreprises à se requestionner sur leur façon de faire qui inclut naturellement la gestion de la relève. La gestion de la relève doit donc être vue comme un processus bénéfique et à valeur ajoutée. Que l’on évolue dans la petite ou la grande entreprise, nous sommes tous concernés. Dans la petite organisation, on peut croire à tort que la planification de la relève est un luxe…Bien au contraire, pensez juste à si vous n’étiez plus là demain matin, si votre employé clé n’y était plus.
Nous ne pouvons plus dicter aux employés des directives, des façons de faire alors que ceux-ci et celles-ci sont de plus en plus éduqués, scolarisés et critiques face à l’autorité et aux traditions. Pensons à nos jeunes travailleurs (génération Y et suivante) de plus en plus présents dans nos entreprises et qui viennent bouleverser le marché du travail de façon générale. Pourtant les nouvelles générations ont besoin d’être guidées et encadrées, ils peuvent nous apporter tellement! Plutôt que de leur dire quoi faire, leurs gestionnaires doivent entre autres, les accompagner dans leur questionnement et les amener à réfléchir en suscitant des interrogations.
À mon avis, les entreprises qui ne prendront pas ce virage ou qui ne s’ajusteront pas auront de sérieux problèmes prochainement. Le constat et le résultat pour certaines entreprises pourraient même aller jusqu’à la survie et continuité l’entreprise par rapport à celles qui échoueront et qui ne survivront pas.
La gestion de la relève (transfert d’apprentissage, transfert intergénérationnel) demande de développer une philosophie et une pratique du management qui s’inscrit davantage dans la vision des organisations apprenantes et inspirantes. Le gestionnaire devient celui qui encourage l’apprentissage, il apprend à apprendre. Il suscite des questions et invite à trouver ses réponses par soi-même plutôt que de les donner toutes faites. Il apprend à pêcher plutôt que de donner le poisson. Il invite l’employé à partager ses apprentissages avec les autres.
Et vous, quelle priorité donnez-vous au transfert d’apprentissage, à votre relève?
Sylvie Paquin, BAA, CRHA
SYMBIOSE RH, partenaire d’affaires inc.